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30 décembre 2008

A quand le prochain coup d’Etat ?

L’actualité africaine vient de nous rattraper. Des jeunes officiers ont pris le pouvoir en Guinée, évinçant des généraux et le président de l’Assemblée qui devait assurer l’intérim. Voilà la preuve vivante que le grade n’a pas beaucoup d’intérêt dans l’esprit d’un militaire assoiffé de pouvoir, dans un pays au bord de l’implosion. A quand le prochain coup d’Etat en Mauritanie? Telle est la question sous forme de souhait que ceux qui aspirent à une future stabilité du pays se posent à longueur de journée depuis le 6 août.Actuellement, la situation est plus que jamais dangereuse pour l’unité de notre pays. Nous avons une junte au pouvoir depuis le jour fatidique du 6 août, Qui possède une branche armée incarnée par la triade des généraux, une branche politique représentée par les frondeurs et leur cheptel qui ne cesse de s’accroître malheureusement, une branche tribale érigée par les différentes tribus représentées au pouvoir. Toutes ces forces réunies constituent une menace pour la stabilité du pays à court et long termes. Quand des hommes et des femmes se sentent opprimés, rabaissés et réduits à une forme de la pensée unique. Quand l’armée fait et défait des présidents. Quand des généraux prennent tout un peuple en otage pour un intérêt personnel assaisonné d’un orgueil démesuré de certains leaders politiques.

En ce moment, on assiste indifférents à une scène de réincarnation du colonel Taya dans le général Aziz. La même politique basée sur le renforcement de la tribu, le clientélisme et la gabegie. Je ne peux m’empêcher de lui dire de sortir de ce corps et de cette tunique.
Le général mécanicien est en train de reproduire inconsciemment les faits et gestes du colonel dictateur qu’il a servi fidèlement pendant deux décennies. Rien d’anormal jusqu’ici. Par contre, nous imposer le retour d’une dictature déguisée dans une démocratie tayienne qui va faire reculer le pays inévitablement est une régression dont le pays pourrait se passer. Si le général aurait toutes les vertus que l’on semble découvrir aujourd’hui après les 6 août, il n’avait qu’à attendre les prochaines échéances pour se présenter.
Le général traîne un handicap majeur, celui de méconnaître la démocratie et l’accès au pouvoir par les urnes. Celui qui ne possède pas une chose ne peut pas l’offrir. La poudre aux yeux qu’il distille à ceux qui veulent le suivre ou l’entendre coûte assez cher au maigre et fragile trésor public.

Le prochain coup d’Etat serait salutaire. Il ne saurait tarder au vu de la tournure que les choses sont en train de prendre. Il arrive que face à un incendie de forêt, on brûle volontairement un feu pour stopper la progression des flammes, c’est ce qu’on appelle dans le jargon des pompiers : un contre-feu. Confier tous les pouvoirs militaire, tribal, politique, exécutif, législatif aux mains d’une seule et unique personne ne ferait que reculer les libertés et tous les acquis socio démocratiques voire précipiter ce pays dans une guerre civile.
Les frondeurs, qui voulaient renforcer les pouvoirs du parlement, héritent aujourd’hui d’un général président à vie. Et eux du statut de parlementaires corvéables et serviables à merci qui rappellent une ‘’sorba’’ (délégation tribale) très connue, partie pour alléger la dime qu’elle devait à l’émir ….

Avec un tas de militaires, opprimés, mal équipés, il serait prudent de ne pas rentrer dans le jeu de la triade. Il est donc dans l’intérêt du pays que les généraux rendent le pouvoir aux civils et de regagner leurs casernes dans les plus brefs délais.
Enfin, Je ne peux que dénoncer ces journées satiriques de la démocratie qui ont suscité autant d’indignation que l’invasion barbare de Gaza. Il suffit de voir les participants dont le niveau intellectuel ne dépasse guère la 6éme année primaire. Ce sont ceux là qui vont tracer de façon indélébile notre avenir démocratique sur une pierre blanche. Des journées qui ne sont rien d’autre qu’un cache-sexe pour des intentions inavouées de la junte au pouvoir. Là où le bât blesse, c’est quand les journées carnavalesques de la démocratie voulaient voler la vedette à la boucherie de Gaza.
Prochainement, la défiance envers le HCE serait-elle que plus personne ne les soutiendrait face à un éventuel retournement de la situation. Les Mauritaniens veulent le pain, la liberté et la démocratie et ils en ont marre de l’immixtion des militaires dans la vie politique.

Dr kleib Ahmed-Salem

15 décembre 2008

Marche ou crève !

Le mauritanien est un citoyen vagabond par nature qui mange n’importe où, n’importe quoi, allant du tajine de dix heures, en passant par le bon de carburant, jusqu’au gros budget de l’Etat. Pendant que le pays souffre et se résigne à le montrer, notre "général président vénéré’’, au pouvoir par la force et tient à le rester au premier ou au second plan et à vie jusqu'au prochain coup d'Etat, continue de multiplier les promesses et les récompenses. Il gère économiquement l’Etat comme on gère une boutique et le peuple comme des militaires d’une caserne. Tu marches ou tu crèves!
Ce matin en écoutant la radio de Mauritanie, j’ai entendu le speaker parler de la motion de soutien des garagistes de Niakaka (près de Sarandougou pour ceux qui ne connaissent pas la géo) au HCE présidé par son excellence le Général. Situer cette bourgade approximativement sur la carte de la Mauritanie placardée dans mon bureau relève d’une prouesse, y trouver un garage l’est encore plus. Oui mais voilà, inutile de vous dire qu’à Niakaka, il n’y pas de routes, pas de voitures, donc par simple déduction pas de garages et pas de garagistes. Les garagistes de Niakaka sont nés de l’imagination fertile d’un pigiste de la Radio Mauritanie dont le talent a éclipsé J. K. Rowling l’auteur de «Henry Potter».
Parce qu’il faut soutenir la rectification et à tout prix et vite à travers les motions de soutien et les initiatives d’appuis, dans les jours à venir nous risquons de découvrir d’autres corporations, les bonnes de Tevragh Zeina, les sourds et muets de Tachott, et les mal-voyants de Yaghref les mongoliens de Bousdeira. La surenchère en matière de soutien frôle le ridicule, ce même ridicule qui ne tue point et qui parait-il rend plus fort. Garce à Radio Mauritanie, j’ai découvert ce village où il pleut tout le temps, où la démocratie est une pratique courante et dont la devise est la justice et la fraternité.
Le 6 août, les habitants de Niakaka se sont réjouits en particulier les garagistes, les graisseurs et les michellins à l’annonce de la chute de ce vieux dictateur de Ould Cheikh Abdallahi qui continue de hanter leurs écrans LCD depuis le temps de Mokhtar Ould Daddah à nos jours. Ce président indéboulonnable, qui est coupable du crime le plus abominable, celui d’être élu au sulfurage universel, d’avoir adopté une loi criminalisant l’esclavage et de vouloir perdurer la démocratie. Ce président à l’origine de la guerre en Georgie, de la crise qui a touché le secteur des prêts hypothécaires américains, et même d’avoir jeté, sans l'atteindre, deux chaussures sur le président américain George W. Bush et de l'avoir insulté au moment où ce dernier serrait la main du Premier ministre irakien dans son bureau à Bagdad. Le président Ould Cheikh Abdallahi cachait bien son jeu. Pire, il a osé décapiter l’armée de sa hiérarchie et la remplacer par des vieux colonels inexpérimentées. Ainsi un putsch était inévitable pour sauver le pays d’une guerre civile inévitable au dire du nouveau seigneur du pays. Qui s apprête a rééditer son exploit de 2005, organiser des nouvelles journées de concertations où les garagistes de Niakaka seront conviés aux premières loges, ainsi que les anciens détenus dans l’affaire d’Air Mauritanie et les caméléons de l’ère Ould Taya, les dinosauriens de Ely Ould Mohamed Vall et les pachydermes de Ould Cheikh Abdallahi. Revenons-en à Niakaka, où on fredonne à longueur de journée que la démocratie doit s’adapter à nous et non l’inverse. Atavisme d’une vieille culture paysanne qui se méfie de la démocratie à l’occidentale et qui veut à tout prix introniser un général au nom de la démocratie sur les traces de son mentor de dictateur Ould Taya. L’histoire est une éternelle répétition que ça soit à Nakaka ou à Nouakchott.
Dr kleib Ahmed Salem
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à lire le texte intégral dans le journal lecalame N° 667 du 16 -DECEMBRE 2008

12 décembre 2008

il faut sauver le soldat Ould Deiche



je lance appel pour la creation d'un commité de soutien pour Le capitaine Sidi Ould Deiche qui a été interpelé, , en provenance de Dakar par le régime militaire dictatorial de nouakchott.
Cet ingénieur informaticien militaire, avait publié sur le Net et en exclusivité sur ce blog voir ce lien ,le onze août dernier, un enregistrement dans le quel il a dénoncé le coup d’Etat, ainsi que les conditions de vie difficile des militaires au sein des unités de l'armée mauritanienne.

6 décembre 2008

Le Général et ses particuliers


Extrait du journal le CALAME du 10-12-2008
Face à l’abdication de l’intelligence et de la raison critique dans notre pays, un Général a pu prendre le pouvoir de force pour exposer notre pays comme une mauvaise farce sur la place internationale. Même s’il est soutenu par les frondeurs, il ne le doit pas à la réflexion et au raisonnement, mais à leur goût pour le profit facile, aveuglés par leurs passions, preuve qu’ils sont inaptes à comprendre la conjoncture internationale actuelle. Ils n’ont pas pu faire face à la crise économique qui secoue le monde actuellement par des moyens intellectuels modernes qui tiennent compte de cette conjoncture politique internationale défavorable dont la signification parait leur échapper, et qui sont si paresseux ou incompétents pour l’analyser de façon facile lucide et mature. Ils ont choisi malheureusement le chemin le plus court pour accéder au pouvoir : un putsch. Qu’ils appellent outrageusement rectification et qui reste aux yeux de l’opinion internationale et nationale un coup d’Etat illégitime et impopulaire.Les frondeurs instrumentalisés par le général et son clan qui sont à l’origine de cette entreprise séditieuse et subversive semblent méconnaître la réalité du pays et les règles élémentaires de la démocratie. Est-ce par légèreté ou inconscience ou les deux à la fois?
Cette génération des jeunes politiciens appelés communément les frondeurs, est une génération qui a été sacrifiée par vingt et un ans de dictature. C’est une génération qui a grandi sous le régne de Ould Taya, c’est juste sa mauvaise semence fertile. Ils lui doivent tout, en particulier leur ascension voire leur existence politicienne. Récemment, des faux documents officiels ont étés mis en circulation puis brandis à la télévision (dédiée et dévouée exclusivement à la propagande du Général, pour designer le président à la vindicte publique et servir d’arguments pour écrouer certains présumés responsables de la gabegie).
Voilà une nouvelle chasse aux sorcières, originale, une chasse de luxe qui dédaignera le trop facile gibier que constituent ceux qui défendent la liberté et la démocratie. Un premier ministre écroué, pour ne pas avoir tenu la langue de bois officielle ainsi que d’autres personnalités, qui ne sont pas des enfants de coeur mais qui ont droit à une vraie justice indépendante et au droit à la présomption d’innocence jusqu'à preuve du contraire. Quelle régression ! Le Général est en train de balayer d’un coup de main tous nos acquis démocratiques : la liberté et l’égalité. Jamais un chef d’Etat de notre histoire n’a été autant contesté que ce général. Malgré tous les efforts qu’il déploie en vain pour séduire la population d’en bas. Un populisme, qui coûte cher au trésor public. S’il est vraiment populiste qu’il rende aux mauritaniens tous les biens qu’il a acquis? Voilà un général qui veuille au bien du peuple. Dormez en paix, chers citoyens. Qui a biaisé les élections de 2006? C’est ce même général qui nous promet aujourd’hui des concertations et des élections transparentes. Etant un observateur averti de la scène politique, je n’ai jamais cru dans la bonne volonté des militaires pour instaurer la démocratie. J’avais écrit à l’époque et avant l’annonce de la candidature de Ould Cheikh Abdallahi : « Les candidatures indépendantes quoique légitimes, cachent un jeu malsain du CMJD, pour parachuter un étrange inconnu avec un CV "gonflé", qui gouvernera le pays le temps d`un seul et unique mandat et qui sera aussi obéissant aux militaires que l`actuel gouvernement de transition. Jamais le mot transition n`a été aussi galvaudé. Là la transition voudrait dire, servir de courroie de transmission entre l` ex-colonel et un autre ex-colonel. » 1
.Plus tard, j’avais interpellé les militaires afin de laisser la politique en vain pour sauver la démocratie : « Si les militaires veulent du bien à ce pays, qu’ils s’éloignent de la haute sphère décisionnelle juste après la prétendue transition. Et qu’ils s’acheminent vers la retraite anticipée ou la reconversion. Tant que les membres du CMJD seraient en activité, aucun pouvoir libre et démocratiquement élu ne pourrait exercer pleinement. Alors, demander aux militaires du CMJD de prendre la retraite anticipée et de tenir leurs promesses, c’est comme demander au chef de l’État de se raser les moustaches. Parce que les promesses qui accompagnent chaque coup d’État obéissent à la nécessité. Et, comme l’a dit Machiavel: " toutes les promesses que la nécessité arrache, seule la nécessité les fait observer"». 2
!Voilà les conséquences : Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président élu démocratiquement ne serait resté au pouvoir qu’une année et demi. Assez pour perdre le soutien des généraux, en essayant de couper le cordon ombilical qui les nourrissait. Il parait qu’il est à l’origine de la hausse du prix du baril de pétrole, de la crise des subprimes, de la crise en Georgie et qu’il était de mèche avec Ben Laden nous disent sans aucune gêne les pro putschistes.La démocratie ne s’improvise pas, demandez-en à Ould Taya qui en a fait les frais. La démocratie ne se greffe pas. La démocratie militaire est à la vraie démocratie ce qu’est la musique militaire à la musique classique. Les militaires et la démocratie ne font pas bon ménage. Demander aux militaires d’instaurer la démocratie, c’est demander à un âne de devenir un cheval de course. La démocratie a des règles qu’il faut respecter. On ne peut pas interrompre un match de foot pour chasser l’arbitre parce qu’il a refusé de siffler un penalty ni changer les règles du jeu en plein match.Aujourd’hui, nous sommes au bord de l’implosion du pays. Deux fronts se regardent en chiens de faiences. Deux fronts qui se connaissent parfaitement. Deux fronts qui ont, chacun à un moment ou un autre, trempé son pain dans les sauces du pouvoir. Deux fronts qui sont prêts à en découdre et qui ne se font pas de cadeaux. En osant s’attaquer de front à une tribu à travers une purge qui resemble à celle vécue par une autre au lendemain du 8 juin et en usant du seul argument de sa force de frappe militaire, le général met en péril la stabilité du pays. Sans un Etat de droit qui garantit au citoyen la souveraineté de la justice, on ne peut pas lutter contre la gabegie et la corruption. Enfin dans ce pays où le poids de la tribu reste un moyen de pression aussi puissant que les sanctions économiques ou les convictions idéologiques, la solution serait de dissuader le général de laisser le pouvoir et de ne pas succomber au syndrome du petit Napoléon.
Dr Kleib Ahmed Salem
1-Le CALAME n° 524 du 08-02-2006 Un décor : trompe-l'œil
2-Le CALAME n°553 du 13-9-2006 PRESIDENT, LEVE-TOI